Dans un monde où tout va vite, où les injonctions à faire, à réussir et à performer ne cessent de s’intensifier, il est vital de ralentir. De se recentrer. De remettre l’humain – avec son corps, son cœur et ses émotions – au centre de l’accompagnement. Que ce soit dans le cadre d’un travail corporel, éducatif, thérapeutique ou simplement relationnel, il y a certaines valeurs sur lesquelles je suis intransigeante : le respect, le consentement et le plaisir.

Ces principes ne sont pas de simples concepts. Ils sont la base de chaque séance que j’anime, qu’elle s’adresse à un adulte ou à un enfant. Parce que sans sécurité émotionnelle, sans écoute authentique et sans plaisir partagé, il n’y a pas de véritable transformation possible.
Créer une relation de confiance : le respect avant tout
Lorsque l’on accompagne une personne, qu’elle soit enfant, ado ou adulte, le respect est le socle sur lequel bâtir toute relation. Respect du rythme, du corps, des émotions, des envies… Cela commence dès le premier contact.

- Avant de poser une main, je demande toujours la permission.
- Avant de proposer une activité, je m’assure qu’elle soit bien accueillie, comprise et qu’elle suscite de l’intérêt ou de la curiosité.
Il ne s’agit pas de suivre une méthode stricte ou de dérouler une séance figée. Il s’agit d’être en lien, d’ajuster, de ressentir. Car chaque personne est unique, et ce qui fonctionne pour l’un ne sera pas forcément juste pour l’autre.
Le plaisir comme moteur d’apprentissage
Un point fondamental dans ma pratique est de ne jamais imposer. Une séance ne devrait jamais être vécue comme une contrainte. Elle devrait, au contraire, être un espace de liberté, de découverte, voire de jeu.

Le plaisir est un moteur d’engagement, de confiance et de développement. Lorsqu’une personne prend du plaisir dans l’exploration (qu’elle soit corporelle, créative, émotionnelle…), elle s’ouvre naturellement à l’expérience, et les bénéfices sont bien plus durables.
Un esprit en sécurité apprend mieux.
Un corps respecté se détend et s’ouvre davantage.
S’adapter à chaque personne, avec souplesse et bienveillance
Dans mes séances, il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » participant. Il y a juste des parcours différents, des sensibilités diverses, des histoires uniques. Certains enfants vont tout de suite accrocher à une activité, d’autres auront besoin de temps pour explorer, pour observer, pour oser.
Et c’est totalement OK.
- Parfois, on teste plusieurs choses avant de trouver ce qui fait vraiment sens.
- D’autres fois, une activité marche un jour… et pas le suivant.
S’adapter, c’est être à l’écoute de ce qui est vivant, ici et maintenant. Et c’est ce qui rend chaque séance si riche et précieuse.
Accueillir les retours avec ouverture
Mon objectif n’est pas que tout le monde « aime » ce que je propose. Ce que je souhaite par-dessus tout, c’est que chacun se sente libre de dire ce qu’il ressent vraiment. Y compris quand ça ne colle pas, quand ça bloque, ou quand on n’a pas envie.
Si un enfant ou un adulte repart d’une séance avec une sensation de malaise, j’ai besoin de le savoir.

Pourquoi ? Parce que chaque retour, même inconfortable, est une opportunité d’apprendre et de progresser. Je ne cherche pas à avoir raison. Je cherche à être juste, dans la relation. Et cela demande d’avoir l’humilité de se remettre en question, d’écouter sincèrement les ressentis, même (et surtout) lorsqu’ils bousculent.
Une vigilance accrue avec les enfants
Travailler avec des enfants, c’est être encore plus attentif. En particulier avec ceux qui ne parlent pas encore ou s’expriment difficilement. Leur communication passe alors par d’autres canaux : un regard fuyant, un corps qui se tend, un rire nerveux, un silence prolongé…

- Observer attentivement ces signaux non verbaux
- Offrir un espace où ils se sentent libres de dire non, même sans mots
- Ne rien forcer, jamais
Avec les enfants, le consentement prend une dimension encore plus subtile, plus sensorielle. Et c’est dans cette écoute fine que peut naître une vraie confiance, et donc un accompagnement vraiment respectueux.
Transmettre une certitude : ici, tu es en sécurité
Au fond, plus que des outils ou des techniques, ce que je souhaite transmettre, c’est un message profond :
“Ici, tu es respecté·e. Tu as le droit de ressentir, de dire non, de changer d’avis. Tu es accueilli·e tel·le que tu es, sans jugement.”

Cette sécurité émotionnelle est le terreau de toute transformation durable. Elle permet de lâcher-prise, de se reconnecter à son corps, de s’autoriser à expérimenter, à jouer, à échouer, à réussir… en toute liberté.
Mots-clés essentiels pour un accompagnement éthique
- Respect de l’intégrité physique et émotionnelle
- Consentement clair et réaffirmé
- Écoute active et authentique
- Bienveillance sans condition
- Plaisir et motivation intrinsèque
- Adaptabilité et présence à l’instant
- Sécurité émotionnelle
- Accompagnement personnalisé
Et toi, quelles sont les valeurs sur lesquelles tu ne transiges pas ?
Nous avons chacun·e des valeurs qui nous guident, consciemment ou non. Ces boussoles intérieures qui nous aident à savoir quand une situation est juste… ou non.
Et toi, dans ta pratique professionnelle, éducative ou personnelle, quelles sont les valeurs sur lesquelles tu ne transiges jamais ?
Quelles sont celles que tu portes haut, même quand c’est inconfortable, même quand elles vont à contre-courant ?
Je serai ravie de lire ton point de vue. Tu peux le partager en commentaire ou en message privé
En conclusion : une posture d’écoute et de respect, toujours
Plus qu’une méthode ou un savoir-faire, l’accompagnement est avant tout une posture : celle d’un regard bienveillant, d’une écoute profonde, d’une capacité à se remettre en question pour rester au plus près de l’autre.
Et cela commence toujours par une chose simple, mais essentielle : demander l’autorisation.
C’est peut-être le geste le plus puissant qu’on puisse poser. Car il dit : “Je te vois. Ton ressenti compte. Tu as ton mot à dire.”
Et c’est dans cette reconnaissance mutuelle que peut naître une vraie relation d’aide. Une relation fondée non pas sur le pouvoir, mais sur la confiance.